Spéculation, expérimentation et théorisation.

Quelles sont les histoires que l’on se raconte sur l’IA ? Peut-on parler d’une « fausse fiction » si elle est créée par une IA ? C’est à ces questions que les DSAA ont réfléchi tant à l’écriture qu’à la conception graphique. Avec l’aide d’Eva Largo les éditions ont pu être imprimées en sérigraphie pour ce dernier projet de l’année !

Prompt+ – Alex Mavigok et Émie Portal

Cet objet prend la forme de deux booklets et d’une affiche mais le travail est aussi sonore avec la formation d’un duo fictif, Prompt+ et de son album intitulé Intimate Artificiality composé de 4 titres : Cold melody. Chair métal. Connectés. Machine Hearts (tous inventés par ChatGPT). L’idée était d’utiliser l’IA comme outil dans le geste artistique, en montrant ses possibilités et ses limites.

Lueur Crépusculaire – Alice Louis et Loanne François

C’était une journée d’été éclatante, le soleil brillait haut dans le ciel sans un nuage à l’horizon. Ceci est la première phrase de ce récit écrit avec Chat GPT dans l’optique de montrer une possible collaboration avec l’IA et d’interroger notre rapport à la narration.

Horoscopes – Manon Carbonne et Céline Gurteen

Cette histoire collaborative menée avec ChatGPT explore l’influence accordée à une force extérieure (astrologie ou réponse générée sur des bases de données) et l’utilisation des données personnelles laissées au fil des navigations. Cette affiche recto-verso détaille le déroulé des journées de plusieurs personnages coécrits avec l’IA, certains verront leur destin chamboulé. Le fil directeur de ce projet était d’interroger la capacité prédictive de l’IA et de jouer avec ses limites supposément morales, à savoir, de ne pas influencer le jugement des personnes s’adressant à elle.

Informations Artificielles – Loïs Pocholle et Esteban Fernandez

Cette fiction prend place dans un futur proche où les systèmes d’intelligence artificielle se déploient dans tous les domaines. L’histoire commence par nous présenter deux intelligences artificielles fictives, PYTHIE-01 et PYTHIE-02. Ensemble, elles sont parvenues

à déterminer le chemin le plus probable pour le futur de l’humanité, à savoir : 10% de chance de survie d’ici 200 ans. Le but du projet était d’interroger les capacités de ChatGPT a théorisé le futur de l’humanité.

Harmonie Naturelle – Héloïse Macquet et Morgane Rubira

Ce projet aborde la place de la religion en tant que soutien moral et spirituel ainsi que l’évangélisme numérique avec l’IA qui est à la fois le miroir d’une société et qui se détache de ses créateurs pour laisser transparaître une esquisse d’opinion. Nous essayons ici de toucher du doigt l’avis caché de l’IA. En échangeant avec elle, nous construisons ce à quoi pourrait ressembler une religion où l’IA serait Déesse.

La Machine qui Rêve Julia Koussa et Inès Dubreuil

Ce texte, coécrit avec ChatGPT est un scénario de film intitulé La Machine qui Rêve. Ce récit met en scène le personnage de Lucy et d’une mystérieuse machine victime d’hallucinations. Cependant au fil des pages, un bug vient s’immiscer dans la progression du scénario…

Ornans/Sisteron – Lukas Ruelle et Wahid Kermzi

Une relation épistolaire menée avec ChatGPT au fil de cartes postales envoyées par Marie, le nom que l’IA s’est choisie auquel nous lui répondions. Ainsi, nous évoluons et créons notre personnage autant qu’elle façonne le sien. Nous sommes dans un échange perpétuel et la vie que chacun s’invente devient le fer de lance de l’autre.

Métafiction – Laura Besselièvre et Lucas Fabre

Plutôt que de confronter l’IA et l’humain, ce projet (un fanzine et une vidéo) brouille les pistes en montrant que l’un peut imiter l’autre, ces couches de fiction sont toutes régies par des méthodologies différentes, où interventions humaines et artificielles s’entremêlent, ce qui questionne l’importance du résultat par rapport au processus et inversement. A force d’avoir l’illusion que l’on quitte l’illusion, on a de plus en plus un doute, on croit de moins en moins à ce qu’on voit ou ce qu’on sait. On a conscience du faux, au point ou on le confond avec du vrai ? Va-t-on continuer à y croire ou pas ? Serons-nous indifférents face à la supercherie ou bien notre sens critique sera-t-il éveillé ? Quelle est la part humaine et la part de l’IA dans la création d’une narration ? Existe-t-il une image originelle/réelle/hyper réelle ?